Tapage Nocturne - Cut Chemist

Tapage Nocturne – Cut Chemist

Les artistes ne sont pas tous égaux devant le talent. Lorsque certains rament péniblement pour exprimer quelques larmes de leur sensibilité, d’autres déversent sans le moindre effort des flots d’inventivité et de richesse. Cut Chemist fait partie de cette seconde catégorie… (lire la suite)

Les artistes ne sont pas tous égaux devant le talent. Lorsque certains rament péniblement pour exprimer quelques larmes de leur sensibilité, d’autres déversent sans le moindre effort des flots d’inventivité et de richesse. Cut Chemist fait partie de cette seconde catégorie, celle des surdoués à qui tout réussit. Dj virtuose, collectionneur de disques, producteur[1], Cut Chemist sait tout faire, et surtout il le fait bien. Connu pour ses nombreuses collaborations avec Dj Shadow, avec qui il partage le goût d’un éclectisme musical sans frontières, la carrière de Cut Chemist a pris son envol en 1998, lorsque la scène hip-hop a vu débarquer Jurassic Five – groupe majeur du renouveau du paysage west-coast qui surprenait autant par sa fraîcheur que par son sens de l’humour. Succès critique, puis commercial, la bande à Cut Chemist a redonné le sourire à de nombreux amateurs, faisant souffler sur le hip-hop un vent d’insouciance et d’euphorie. Parallèlement, l’alchimiste n’a jamais abandonné son amour premier : celui du disque. Amateur aux idées larges et au goût certain, il ressort régulièrement ses obscures galettes pour raconter avec deux platines de belles histoires musicales qui épousent toutes les formes qu’ont pu emprunter les musiques de danse depuis soixante ans. Ecouter un mix de Cut Chemist, c’est voyager dans le temps et l’espace, apprécier – à leur juste valeur et au même titre – du jazz qui swingue, des 45t rock garage, du rhythm & blues décapant ou de l’électro robotique. Dépassant la simple performance technique, ses mix racontent réellement quelque chose. Bref, ils font sens, chose devenue rare à une époque où nombre d’« artistes » se contentent simplement d’aligner les galettes. Très belle soirée en perspective, d’autant plus que les amoureux du funk brut et instrumental ne seront pas déçus car les Speedometer, groupe anglais à la section de cuivres rugissante, seront aussi à l’affiche pour un concert qui devrait ravir les fans des Meters ou des JB’s.

nas/im

Le 24 au Cabaret Aléatoire, 21h. Rens. 04 95 04 95 04

Notes

[1] The audience is listenning (Warner), son premier album solo, est sorti en juin dernier