Tapage Nocturne – Damian Lazarus
Les Anglais ont toujours été des gens de goût. Musicalement, cela se vérifie depuis les années 60, décade au cours de laquelle ils ont incarné la montée de la pop-culture, avant de donner naissance à une flopée de courants essentiels qui aboutiront, deux décennies plus tard… (lire la suite)
Les Anglais ont toujours été des gens de goût. Musicalement, cela se vérifie depuis les années 60, décade au cours de laquelle ils ont incarné la montée de la pop-culture, avant de donner naissance à une flopée de courants essentiels qui aboutiront, deux décennies plus tard, à l’émergence du mouvement « indie » (qui sauva tout de même les années 80 de leur crasse FM). Malheureusement, ça s’est gâté par la suite : des armées de lads nourris à la bière ont glorifié Oasis, des foules de midinettes ont mouillé (le maillot) sur Take That ou les Spice Girls, et des colonies de pupilles ont convergé progressivement vers Ibiza sans que les oreilles ne suivent. La jeunesse anglaise dans les 90’s, c’était ça. Et de fait, pour en venir enfin au sujet, l’Angleterre s’est petit à petit éloigné de la cartographie mondiale du « trendy », s’effaçant au profit des nouvelles capitales de l’avant-garde (Berlin, Cologne, Montréal, Paris…) à force d’enfanter des hybrides sans réels lendemains (UK garage, big beat, two-step… la liste est longue). Jusqu’au réveil. Avec le nouveau siècle, et l’envie de faire fructifier une scène underground alors relayée au second plan (les labels Classic et Music For Freaks notamment) pour la faire revenir au tout premier. Damian Lazarus est l’un des principaux artisans de ce renouveau : après avoir successivement bossé dans la presse (Dazed & Confused) et l’industrie du disque (directeur artistique pour une major), il s’est à son tour jeté à l’eau en montant deux labels, City Rockers puis surtout Crosstown Rebels, qui est aujourd’hui l’une des maisons les plus cotées sur la scène internationale. Et pour cause : avec le métier qu’il a, Lazarus a su donner à son entreprise une « couleur » qui fait défaut à tant d’autres. Les maxis estampillés Crosstown incarnent souvent le versant pop de la « minimale » : ils sont construits sur des textures soyeuses, sont mélodiques et, bien que druggy à souhait, s’éloignent des mécaniques improductives inhérentes au genre. Un son que l’on retrouve dans les mixes du bonhomme, qui est devenu au fil de ces dernières années un Dj très couru (sa résidence dans l’un des meilleurs clubs du moment, le DC10 à… Ibiza), au même titre qu’un modèle pour toute une scène émergente outre-Manche (Jesse Rose, Switch a.k.a Solid Groove, Stefan Goldmann…). Bref, il est l’un des hommes forts du moment, et son retour cette semaine en ville, après un passage au Studio 88 il y a quelques mois, devrait remettre quelques pendules à l’heure – et pas seulement Big Ben.
PLX
Le 10 au Maxi-Club (infos ci-dessous) à partir de 23h30
Dans les bacs : Crosstown Rebels vol.1 (CR/La Baleine)
www.damianlazarus.com