Ainsi donc, le Hush Hush passe à la vitesse supérieure. Entamer la saison – la nôtre, la sienne – sur un papier impeccablement torché par l’ami JP (voir Ventilo #200) n’était bien sûr pas un hasard…
Ainsi donc, le Hush Hush passe à la vitesse supérieure. Entamer la saison – la nôtre, la sienne – sur un papier impeccablement torché par l’ami JP (voir Ventilo #200) n’était bien sûr pas un hasard : une simple visite de la page MySpace des intéressés[1] confirme une programmation revue à la hausse, tant au niveau du rythme (deux dates par semaine pour le moment) que du contenu (des labels seront à l’honneur). Cette semaine, malgré Dandy Jack au Trolley (le team Pomdapi), malgré Sebo K au Spart (et tout ça le même soir…), la maison munichoise Gomma s’invite au Hush Hush, comme pour entériner ce nouveau départ. Gomma ? Un label que certains assimilent à une sorte de « DFA allemand » (la connexion est effective avec les New-Yorkais) sur la foi de racines communes : la no-wave (cette fameuse compilation Anti NY) et la disco (le dernier volet de la série Gommagang), soit plus ou moins la période ’78-82, dont on mesure aujourd’hui pleinement l’héritage en matière de fusions, d’expériences musicales. Bien sûr, cette analogie est insuffisante. Car s’il n’a pas la « vision » de son homologue new-yorkais, Gomma s’est forgé en quelques années une identité singulière, notamment en termes d’image – sa dimension graphique, du website aux pochettes de disques. Pour ce qui est de la musique à proprement parler, ou comment remettre au goût du jour une certaine idée du « funk blanc » (A Certain Ratio, Liquid Liquid, Tom Tom Club…), la différence avec DFA est nette : ici, on esquisse, on synthétise le propos jusqu’à l’excès, la pilule d’origine étant assez délicate à faire passer au néophyte. Ainsi des travaux de Headman et Whomadewho, plus gros succès du label à ce jour. Mais ces deux dernières années, le label – dont la ligne artistique évolue au gré des indispensables compilations Gommagang – s’est tourné vers une autre influence majeure : la « cosmic music », ou « space disco ». Apparu en Italie, au début des 80’s, sous l’impulsion de Daniele Baldelli (que Gomma vient de « ressusciter » par le biais de deux maxis), ce courant est la grande tendance de ces derniers mois, une sorte de disco sous Valium bourrée d’effets synthétiques, très prisée en Norvège (Lindström, Prins Thomas, Todd Terje…). Vous en aurez forcément un aperçu vendredi soir, puisque les patrons de Gomma (Munk) sont de la partie – avec à leurs côtés leurs deux dernières signatures, Golden Bug (Paris) et Rodion (Rome), qui renouvellent le genre sur un mode uptempo. Ce dernier, si l’on s’en tient au caractère trempé, à la fois rétro-futuriste et tape-à-l’œil, de l’album qu’il sort ces jours-ci[2], devrait fournir un live décapant (il est généralement épaulé par un bassiste), une sorte d’italo-disco pour la génération Justice…
PLX
Gomma party feat. Munk, Golden Bug & Rodion (live), le 12 au Hush Hush, 23h www.gomma.de
Notes
[1] Non é possibilé assure la direction artistique, avec le label Virgo
[2] Romantic jet dance (Gomma/Discograph)