Dix ans après ses premiers balbutiements, où en est la « French Touch » ? Réponse évidente : aux oubliettes. La house filtrée, pour avoir trop usé du vocoder et des mêmes sempiternels gimmicks, a fait… (lire la suite)
Dix ans après ses premiers balbutiements, où en est la « French Touch » ? Réponse évidente : aux oubliettes. La house filtrée, pour avoir trop usé du vocoder et des mêmes sempiternels gimmicks, a fait son temps et largement rentabilisé son affaire. Pourtant, et parce qu’elle en a décomplexé plus d’un (son plus beau succès), il semblerait qu’elle revienne aujourd’hui sous une autre forme, pas forcément plus mature mais tout aussi singulière : les regards convergent notamment vers Ed Banger, le label de Pedro Winter (manager des… Daft Punk) qui abrite Sebastian, Vicarious Bliss et surtout Justice, annoncés comme les héros du mouvement. En gros, des gens qui ont humé l’air du temps et carburent à l’adrénaline… rock. Substituez cette influence à celle, tout aussi décisive, du hip-hop et vous obtenez Institubes, label moins buzzé (encore que) mais nanti d’une longueur d’avance en termes de crédibilité. Monté par Tacteel (Fuckaloop), Tekilatex (TTC) et quelques amis acteurs du hip-hop underground français, cette structure « familiale » est en passe de prendre une dimension d’ordre international en tablant sur une forte identité sonore et visuelle (le graphiste Akroe, affilié à la plateforme de street-culture Sixpack). Initialement créé pour sortir l’album de l’Atelier, leur projet commun, Institubes est progressivement passé du hip-hop expérimental à une sorte d’electro hédoniste, nourrie à la ghetto-tech, le crunk, la Miami bass et autres formes déviantes du hip-hop US qui défouraille. Surkin, le petit dernier de la bande, illustre à merveille l’identité du label : ce gamin originaire de Nice, âgé d’à peine vingt ans et graphiste à ses heures, a déjà retourné plus d’un dancefloor avec son cocktail euphorique de techno, electro et booty. Un petit frère bien prometteur pour Para One, le nouvel étendard d’Institubes, qui a fait beaucoup de bruit en sortant cette année son album. C’est simple : en 2005, vous avez eu Vitalic, en 2006, Para One. Le producteur de TTC, qui réalise aussi des films expérimentaux, insuffle une énergie folle à ses prestations live, réputées pour cogner sec tout en y associant un art consommé du break. Bref, du gros son qui fédère (le Studio 88 devrait remplir sur cette date co-organisée avec Sixpack) et pourrait apporter, par la grâce conjuguée de sa fraîcheur et de sa créativité, une nouvelle envergure à la scène club française.
PLX
Para One & Surkin (live), le 27 au Studio 88 (Aix-en-Pce), 23h
www.institubes.com
www.studio88.tv