Tapage Nocturne – Le Boombox
Le Boombox
Le cours Julien, un samedi soir, crevé, des poches gorgées d’une buée éthylique emmagasinée la veille sous les yeux. 21h et des poussières, je cherche désespérément une place pour mon auto, me remémorant les quelques soirées passées avec certaines de mes copines, précisément celles qui partagent ma passion pour la vodka et la douceur mammaire… Je visite en effet ce soir, plein d’idées préconçues, le Boombox, un nouveau bar à la programmation plutôt pointue, tenu par l’une des « anciennes » du Drôles 2 Dames (lieu lesbien clos depuis peu). Il se trouve à la place de l’ancien Réveil, m’a-t-on expliqué. Génial, je ne connais pas du tout. J’espère seulement que cela aidera au mien… Un peu perdu, comme tout fêtard peu prévoyant, je demande mon chemin à un couple de nanas aussi égarées que moi. Parisiennes en ballade, elles cherchent un lieu pour passer la soirée, déçues de la fermeture du Drôles 2 Dames, justement. Elles aussi ont entendu parler du Boombox, et craqué sur ses flyers rigolos. Après une orientation approximative sur leur plan, nous descendons ensemble la rue d’Aubagne qui nous conduira jusqu’à celle dite « de l’Arc ». Avec pas mal d’appréhension, le quartier ayant, soit disant, mauvaise réputation. Et là, dur de faire plus accueillant : nous sommes guidés par des nuées de sourires, cachés sous leurs casquettes Lacoste, méfiants à l’abord, puis carrément amicaux après quelques vannes. Entiers, donc, mon cuir italien bien onéreux toujours sur le dos, nous arrivons dans la place. Deuxième surprise : il y a des garçons. Pas mal de garçons même. C’est ce qui nous frappe de prime abord, avant même l’agencement ou la déco. Connaissant le passif des tenancières, beaucoup ont vite rangé, à tort, le Boombox dans une case strictement lesbienne. Que nenni. Anne-Lise, la programmatrice, s’explique immédiatement sur le sujet pendant la visite du propriétaire, après un accueil chaleureux : « En créant ce bar, suite à diverses opportunités financières, nous ne voulions surtout pas en faire un énième lieu lesbien. Simplement un lieu de vie ouvert à tous, un mini dancefloor prochainement sur deux étages, où l’avocate lesbienne trinquerait avec le facteur hétéro (et vice versa), loin de toute hype. Avec sincérité, tout simplement. Seule exigence : une programmation musicale au caractère pop affirmé, aux confins du rock et de l’électronique. » Et ce soir là, ce fut plutôt réussi. Une escapade sur des terrains rugueux, effectivement rock et pop, guidée par l’équipe de We Are Not The Robots. Une sélection bien menée, le tout sur un sound system de bonne qualité (rare de par chez nous), qui réussit à faire danser, pêle-mêle, un pigiste de Ventilo fan de techno chilienne, un couple de Parisiennes branchées, un menuisier lyonnais et loquace… Serait-ce le cadre, très épuré mais agréable, les prix attractifs du bar, la volonté des gens présents ici de se lâcher sur une musique sûre, qui ont aidé la convivialité à s’installer ? A vous de juger. Une fois n’est pas coutume, c’est la remontée (vers le cours Ju et la réalité) qui fut éprouvante. La prochaine fois, je me garerai rue St-Fé…
JPDC
Le Boombox, 5 rue de l’Arc, 1er. Ouvert du jeudi au samedi dès 19h
www.myspace.com/boombox13001