Cela fait un petit moment que l’on vous parle de cette scène électronique phocéenne qui s’organise autour de producteurs comme Sarah Goldfarb ou Seb Bromberger, et chatouille la moustache des actuels souverains allemands, Treibstoff ou Kompakt en tête. « Marseille, capitale de la minimale ! » a plaisanté la douce Lu&nl (prononcer « Luénelle ») au début… (lire la suite)
Cela fait un petit moment que l’on vous parle de cette scène électronique phocéenne qui s’organise autour de producteurs comme Sarah Goldfarb ou Seb Bromberger, et chatouille la moustache des actuels souverains allemands, Treibstoff ou Kompakt en tête. « Marseille, capitale de la minimale ! » a plaisanté la douce Lu&nl (prononcer « Luénelle ») au début d’un entretien riche en surprises et en vin. Car si les noms précités peuvent déjà prétendre au titre d’ambassadeurs marseillais outre-rhin, la douce Axelle (de son vrai prénom) pourrait, à force de travail, y être sacrée première dame… Son histoire musicale commence tard. Passionnée d’informatique, elle publie tout d’abord un blog culturel, Les Fées Curieuses, et découvre ainsi un moyen d’exprimer ses états d’âme, sa sensibilité/sensualité par le biais des machines. Puis, étant amie avec d’autres futurs « cadres » de la scène locale (comme l’excellent Redwan), elle s’oriente naturellement vers des horizons plus musicaux pour s’initier aux logiciels de création. De façon très intuitive… Elle crée alors l’intrigant personnage de Lu&nl, une sorte de petite fée sonore dont la principale particularité est l’ambivalence, la bipolarité : tout est dualité dans son univers musical. Une face « lu », joyeuse et hédoniste, transcrite en rythmes frappés et mélodies sucrées, et une face « nl », plus introvertie et sombre, qu’elle laisse transparaître dans ses textes souvent acerbes et emprunts d’ironie. Les sujets abordés ? Des choses intimes de filles, Internet, les mecs dans les bars… sans jamais laisser à sa voix le monopole de l’espace sonore, pour mieux laisser libre cours à l’imagination de l’auditeur. C’est d’ailleurs son organe vocal, retravaillé ou non, qui donne à ses prestations « live » (très orientées dancefloor) une sorte de fil conducteur. En ajoutant à cela le parti pris de chanter/susurrer en français, on obtient une direction artistique très personnelle. Ce qui lui vaudra sûrement de plaire autant que l’inverse… En tout cas, à Ventilo, nous avons fait notre choix, comme We Are d’ailleurs, excellent label « minimal » sur lequel elle vient de signer, ou encore 9th Cloud et le net-label marseillais Indigo Magenta… Difficile, donc, de ne pas apprécier ce personnage au naturel presque naïf, pratiquant son art dans son coin sans vraiment prendre conscience du pouvoir de séduction/attraction qu’il dégage. Dès lors, quand l’interview s’achève, comme lorsque ses performances se terminent, on ne pense plus qu’à réintégrer cette petite bulle sonore dans laquelle on se sentait si bien… Jean-Pascal Dal Colletto
Le 2 au Melody Café (18h), le 4 en clôture du festival du festival Happy Garden Party à Arles (17h) et le 8 à Oogie (19h)