Tilt : Cour(t)s-y-vite ! & Ciné Plein Air
La Tête dans les étoiles
L’approche de l’été signe à Marseille l’arrivée des principaux festivals, mais également une nouvelle saison pour la structure Tilt, responsable des désormais célèbres diffusions en plein air, doublées depuis huit ans de Cour(t)-y-vite !, une série de projections réalisées par une poignée d’écoliers.
Au-delà du vecteur de divertissement, l’un des rôles du cinéma est d’offrir un miroir kaléidoscopique de nos sociétés, d’où sa fonction frontalement sociale, par son pouvoir de questionnement. Il est donc tout à fait logique que l’outil cinématographique soit au centre d’un travail d’éducation et de sensibilisation réalisé dans les quartiers, tâche portée dans la cité phocéenne par Tilt depuis de longues années. Le cinéma itinérant et les projections en plein air se perdent dans la nuit des temps, dès l’invention de cet art nouveau. La fine équipe perpétue cette culture en investissant de nombreux quartiers du centre-ville, proposant comme à l’accoutumée une programmation de qualité, accessible au plus grand nombre. La projection en extérieur, sous les étoiles, mêle ainsi l’intérêt social (donner accès au cinéma à tous les publics, gratuitement) et la question de la représentation. Toute personne ayant déjà participé aux diffusions estivales de Tilt prend rapidement conscience de la dimension poétique d’une telle démarche. L’œuvre devient ainsi directement liée à la façon de la montrer. Deux mois durant, l’association proposera de nombreuses projections, s’attachant, selon ses propres termes, à agir pour une culture de proximité. En préambule, c’est à l’événement Cour(t)s-y-vite ! que nous convient les membres de Tilt. Fidèles au travail social susmentionné, ils ont, tout au long de l’année, réuni après la classe quelques écoliers, afin de construire en commun les bases d’une programmation de courts-métrages, accueillie sur trois jours par le Théâtre de la Minoterie, l’Ecole Major Cathédrale et l’Alhambra. Le visionnage d’une trentaine d’œuvres a fait l’objet de discussions, de pourparlers, d’analyses, de réflexions, pour finalement être sélectionnées lors des trois soirées proposées. On retrouvera, parmi elles, La souffleuse de verre, très beau (petit) film d’Alain Cavalier, qui a créé la surprise cette année à Cannes avec son Pater, mais également le très amusant Empire de Médor, classique de Luc Moullet, Le p’tit bal de Découflé, ou Les écuelles, documentaire court du Burkinabé Idrissa Ouedraogo. Mêlant animations, fictions et documentaires, Cour(t)s-y-vite ! est un condensé particulièrement charmant de la production de courts, vu de l’enfance.
Emmanuel Vigne
Cour(t)s-y-vite ! : du 8 au 11 à la Minoterie (9/11 rue d’Hozier, 2e), à l’Ecole Major Cathédrale (2e) et à l’Alhambra (1 rue du Cinéma, 16e).
Ciné Plein Air : du 10/06 au 13/08 dans divers lieux de Marseille.
Rens. 04 91 91 07 99 / www.cinetilt.org