De 5 novembre en 5 novembre, les Marseillais regarderont au fil du temps leur ville changer. Aux années d’incurie succède une exigence : ni oubli, ni pardon. De la catastrophe doivent surgir des réalisations. Et adviendront des gens pour les porter. Une veillée d’armes s’est imposée chez les prétendants à la succession du « Vieux ». Les prochains jours verront LR décider de l’investiture de leur candidat dans une réunion fratricide à Paris. Parallèlement, le Printemps Marseillais et le Pacte démocratique pour Marseille se cherchent des noises. Les Verts jouent solo, LREM la montre. Le RN cire ses bottes patiemment. Le monde des partis n’apparaît plus capable d’imaginer des réponses. Des citoyens auto-organisés, en revanche, ont pris leur place dans les mobilisations, à Marseille notamment. Leur crédibilité et leur sens de l’intérêt général redonnent confiance en la politique commune. Le temps de la justice viendra, probablement à la fin du mandat du prochain maire. Dans cet intervalle, de tristes anniversaires en batailles rangées, la rue d’Aubagne restera le point de fixation des perspectives de reconstruction. Un laboratoire, un atelier, une salle de bal ou une piste cyclable, libre d’être empruntée. Marseille est en colère, ça vivifie. Le 5 novembre, elle a 2600 et quelques années.
Victor Léo