Voir 2018 et ne pas mourir. C’était notre ambition, pas si modeste, de l’année dernière. Février est déjà là que nous ressentons encore fièrement le syndrome du survivant. Avec excès de confiance, nous nous réjouissons d’un numéro de plus et des prochains rendez-vous quelque part sur notre territoire. Et de regarder d’un œil rouvert les pérégrinations de nos concitoyens. Voir s’écharper les prétendants au Trône de Maire va nous occuper un moment, et les propositions de soutien au monde de la culture restent les bienvenues. Voir le spectacle de Manu l’enchanteur à l’étranger, devenu Shérif de Nottingham à l’intérieur, inflexible et menaçant, poursuivant chômeurs et migrants, proies faciles pour prédateur social. Marsactu de nous conter l’indigne accueil réservé par notre ville aux mineurs isolés en transit, qui se résignent à passer leur journée au Commissariat de Noailles pour obtenir un toit la nuit et finir sur un banc du hall de la Gare Saint Charles. Et Le Ravi de décrire le harcèlement des accusés du « délit de solidarité » qui ne renoncent pas à tendre la main aux éternels indésirables. Voir s’afficher partout l’amour, sous le signe du baiser, comme pour nous rappeler de croire aux promesses. On enlève les lunettes de soleil. Il est toujours pâle en cette saison.
Victor Léo