Séries scientifiques suite. Zéro pointé en vraisemblance et en ambiguïté appliquée pour les policiers experts en science et en médecine légale. Qu’à cela ne tienne, le salut vient du Canada… (lire la suite)
Séries scientifiques suite. Zéro pointé en vraisemblance et en ambiguïté appliquée pour les policiers experts en science et en médecine légale. Qu’à cela ne tienne, le salut vient du Canada.
ReGenesis (généreusement diffusée actuellement par Arte en version multilingue) se déroule dans un laboratoire indépendant, principe garantissant d’entrée de jeu une grande diversité d’intrigues. Dans ce cadre à la fois ultra-moderne et un peu bordélique (ah l’humanité de l’emballage de barre chocolatée froissé traînant sur le bureau qui manque si cruellement aux Experts !), on est amené à découvrir et à côtoyer toute une gamme d’enquêtes et de recherches.
Même si les premiers épisodes, par souci de séduction et de confort sans doute, traitent d’un virus propagé à des fins plus ou moins politiques, les menaces d’épidémies ne sont pas toujours terroristes ce qui donne lieu à quelques piques bien senties en direction de la paranoïa du gouvernement américain, client régulier de ce laboratoire Norbac. Il y est également question de clonage thérapeutique et autres manipulations qui interrogent déontologie, législation et compassion, de l’élaboration de vaccins, de la vérification de traitements en tous genres. Le rythme général de la série autorise cette variété de thèmes, car plus souple, il ne s’enferme pas dans le traditionnel carcan des « 52 minutes pour une intrigue résolue ».
Agréablement, ReGenesis semble en prise avec une réalité scientifique ni trop édulcorée ni trop fantasmée et stylisée. Elle titille cette peur universelle du vorace infiniment petit sans nourrir pour autant la tendance paranoïaque qui flotte dans l’air du temps. Pas de magie, pas de miracle, juste la découverte d’un monde fascinant et pas uniquement synonyme de danger, chargé du poids mortifère dont on l’accable généralement.
Flore Cosquer