Un Champ de Mars et ça repart 

Un Champ de Mars et ça repart 

Entendez-vous dans les campagnes mugir ces féroces soldats ? Crescendo, une petite musique de pas bottés résonne. Jeunes et fringants, l’idée que la guerre puisse nous toucher n’est plus présente à notre esprit depuis trois heureux quarts de siècle. Les affres de la guerre ne nous sont parvenus que dans les souvenirs de nos grands-parents. La Rafle du Vieux-Port du 24 janvier 1943 en est peut-être la dernière expression à Marseille avant le débarquement et la Libération. L’intervalle qui nous en sépare est certainement le plus long depuis l’an pèbre.

Insidieusement, une impression peu à peu s’installe. On s’ennuie de la fin de l’histoire. Le climat tousse de l’activité humaine. La démographie mesure dix milliards d’habitants en 2050, que la science et les épidémies peinent à devancer. Les matières premières, de l’énergie en tête, se raréfient. L’espace se constelle de satellites militaires, et les puissances s’emploient à relancer la course aux armements. Les équilibres de la sécurité issus de la Seconde Guerre mondiale chancellent. Je déclare : la guerre nous manque.

Poutine, Biden, Macron et tous les autres, allez-y, envoyez tout ! La trêve olympique, on s’en fout. Il est grand temps qu’on tire sur l’ennemi, que les corps succombent, que les profiteurs de guerre profitent à nouveau. On veut des explosions, des drapeaux, des concours de chefs. Ne ressentez-vous pas dans votre for intérieur le besoin irrépressible d’un chef, un vrai, celui qui osera presser le bouton atomique ? La Présidentielle tombe bien, cette année. On discute rarement de la force et de son emploi. Maintenant, on veut savoir. Qui c’est le plus fort, l’ours ou l’éléphant ?

 

Victor Léo