UNO – (Norvége – 1h39) de Aksel Hennie avec Aksel Hennie, Nicolai Cleve Broch, Bjorn Floberg
Réalisateur, acteur principal et scénariste, Aksel Hennie cumule les fonctions pour son premier long-métrage. Uno traite du passage d’un monde à un autre… (lire la suite)
Le clan des Norvégiens
Réalisateur, acteur principal et scénariste, Aksel Hennie cumule les fonctions pour son premier long-métrage. Uno traite du passage d’un monde à un autre, de l’amitié fragile et de la responsabilité. David a 25 ans et plus de repères : son père est mourrant, son frère handicapé mental et il ne communique presque pas avec sa mère. Son seul refuge est la salle de musculation où il travaille et côtoie des amis pas bien futés. Celle-ci est investie par la police qui y cherche des produits dopants interdits, et David, lors de la garde-à-vue doit faire un choix délicat entre ses amis et sa famille : pour se libérer et accompagner son père dans ses derniers instants, il devra parler et dénoncer ses amis. D’une histoire morose, Aksel Hennie fait un film violent, presque noir, où l’ennui qu’éprouve chaque personnage dans son quotidien possède une dimension presque philosophique. On pense à The Indian Runner de Sean Penn, La Haine de Kassovitz, et plus généralement à ces films mafieux, de Scorsese à Ferrara, où les héros embrassent parfois des destins quasi-religieux. La lumière est terne et les plans quelconques, à l’image de ces destinées sans relief et pathétiques. Comme l’indique le titre du film, la vie y apparaît comme un jeu où on ne choisit pas ses cartes mais seulement la manière de les abattre. Il y a quelques beaux moments, comme celui où le frère handicapé avoue, après avoir très longtemps joué au « Uno » avec David, qu’il n’en connaît pas les règles, ou la fin du film qui marque pour le héros une vraie renaissance. Inégal mais intéressant, Uno a le mérite de nous proposer un regard nouveau sur la réalité scandinave et d’essayer d’y transposer les codes du film noir.
nas/im