Mercredi 3 mars 2038. Il est 7h30, le soleil vient à peine de se lever et il fait déjà chaud. Chaud comme chaque journée d’hiver depuis de nombreuses années… Mais heureusement, à Marseille, depuis que le centre-ville a été entièrement débarrassé des voitures et que l’on a réinstauré le réseau de tram de 1910, l’air est encore respirable. D’autant que, après les Parcs du Merlan et de la Viste au nord, et celui des Caillols à l’est, un nouveau poumon vert s’apprête à voir le jour en lieu et place des Terrasses du Port, qui n’ont pas survécu à la fin des croisières de tourisme.
Aujourd’hui, le programme est chargé. Vu que les enfants sont de sortie, les quatre piscines de l’hypercentre affichent complet, mais l’on peut toujours se rabattre sur l’une des dix-huit autres de la ville. Nous revient soudain en tête ce jour de 2019 où, face aux portes closes de trois de la petite dizaine de piscines de la cité, on avait carrément abandonné l’idée de nager en hiver…
Décidément, ça grouille de minots en ce mercredi. La médiathèque des Prophètes a été prise d’assaut, comme l’autre bibliothèque du 7e arrondissement. Et comme les trente autres que compte la ville. Ce soir, on se permettra des boire des coups puisque désormais, on rentre tout le temps à pied, que l’on ait choisi d’aller en métro jusqu’aux Aygalades voir une perf de cirque sur les murs de la Cité, de s’arrêter à la Madrague écouter de l’électro flamenco les pieds dans l’eau ou de sortir dans le quartier écouter un concert de post rap indé dans l’une des nombreuses salles de diffusion qui fleurissent par grappes dans tous les coins de la ville. Au pire des cas, on rentrera en empruntant l’une des 60 nouvelles lignes de bus de nuit.
Attention tout de même à ne pas veiller tard, demain il faut préparer les pancartes pour le carnaval. Celui de la Plaine a fait beaucoup de petits, essaimant dans toute la ville. Celui qui rend hommage aux vingt ans du drame de la rue d’Aubagne. Celui qui fête l’accès retrouvé à des logements dignes, à prix raisonnés. Surtout, trouver une idée pour le Caramantran ; le plaisir de lui attribuer les traits du vilain maire a largement diminué ces dernières années…
La rédaction