VDB will rock you

Thomas Vandenberghe, alias Thomas VDB, a commencé dans la vie comme fan de Queen, et a ensuite sévie en tant que rédacteur en chef de Rock Sound, critique chez Rock & Folk…

Thomas Vandenberghe, alias Thomas VDB, a commencé dans la vie comme fan de Queen, et a ensuite sévie en tant que rédacteur en chef de Rock Sound, critique chez Rock & Folk, star de clips et de pub pour la FNAC, animateur fou pour MTV Pulse, et hypnotiseur raté dans un spectacle de rue. Dans son nouveau spectacle En Rock et en Roll, il allie ses deux passions au nom de la cohérence artistique : faire le con sur scène et parler de musique.

Aujourd’hui, la France, c’est un peu de la science-fiction. Johnny Hallyday, par exemple, peut légitimement convoiter un futur poste de Ministre de la Culture, en concurrence restreinte avec Doc Gynéco. Si, si, c’est bien notre vraie vie. Voilà pourquoi la rédaction de ce journal, soucieuse de protéger les valeurs morales, a cru bon de vérifier si le spectacle de Thomas VDB, consacré à la musique du diable, n’appartenait pas à un courant trop « borderline ». Après interrogatoire téléphonique, nous sommes en mesure de vous rassurer. Le monsieur est tout ce qu’il y a de plus correct, même si l’on pouvait craindre une apologie de la drogue illicite et des chevelures sauvages. L’affiche tout d’abord. Ce nombril plat mais fourni qui s’élance dans les airs ne relève-t-il pas d’une provocation certaine aux bonnes mœurs et n’augure-t-il pas une probable nudité sur scène, voire une accumulation de scènes d’hystéries musicales ? Que nenni, Thomas VDB se veut rassurant : « En fait, je ne saute pas du tout. Il n’y a rien de physique. » Juste une simple initiative personnelle et citoyenne sur le modèle « mangerbouger.fr » ? Pour ce qui est du respect du temps de parole imposé par le vénérable CSA, là aussi, Thomas VDB s’est mis à la page. Cet honnête homme nous a confirmé son souci du respect de la parité entre l’évocation des groupes catho de « pop louange BN et Tourtel » et la narration de ses déboires en tant que journaliste interviewant des groupes satanistes des plus sympathiques et sociables. D’autres thématiques pourraient faire sourciller les bien-pensants que nous sommes. Ainsi, au risque de se mettre à dos toute la communauté émétophobe^[1] francophone, Thomas VDB assume sa fascination pour les rocks stars mortes dans leur vomi. Vomi représentant, selon lui, « un gage de culte pour qui veut entrer dans l’histoire du rock. » Mais nous sommes en mesure de préciser que c’est à pur titre préventif que notre trublion se répand sur le sujet, puisqu’il ne manque pas d’enchaîner ces anecdotes par une brève formation AFPS^[2] qu’il offre gracieusement à ses spectateurs : « Je fais un rappel sur la PLS (Position Latérale de Sécurité) pour quand on se couche bourré. » Et puis, bien que notre artiste baigne sans doute à l’insu de son plein gré dans un courant de jeunes saltimbanques en opposition au pouvoir presque en place, il sait se montrer lucide. Ainsi, son site sur Myspace compte plus d’amis que celui de Sarkozy mais moins que Ségolène Royal : « Ça prouve que Myspace, c’est bien du pipeau car malheureusement, il a véritablement plus d’amis que Ségolène Royal et moi. » De la diplomatie, notre homme n’en manque pas. Heureux d’être de passage à Marseille pour son spectacle En rock et en Roll, il déclare qu’il se fout de l’OM… « autant que du PSG. » Ouf, on a eu chaud. Et de se quitter sur un gaillard « J’espère qu’il fera beau dans le cœur des Marseillais » avec l’accent. N’aie crainte, Thomas, alors qu’il ne nous reste plus que quelques jours pour déconner un peu et qu’on essaie dès maintenant de se résoudre à un ton plus… policé, tu recevras un très bon accueil, car tu es sans doute la révélation humoristique de l’année^[3]. Le peuple ne pourra que constater que tu es au rock ce que Benoît Poelvoorde est au slip kangourou : son meilleur représentant.

Nina Druscko

En Rock et en Roll par Thomas Vandenbergh le 2 mai au Moulin en 1ere partie des Cowboys Fringants