Avec Nox, Marie Bovo expose des photos et des vidéo qui apparaissent comme autant de traces lumineuses d’un chemin à parcourir et à explorer… dans l’obscurité.
Avec Nox, Marie Bovo expose des photos et des vidéo qui apparaissent comme autant de traces lumineuses d’un chemin à parcourir et à explorer… dans l’obscurité.
Si nous pénétrons dans un espace sombre (la nuit, Nox), la lumière n’est pas loin. Présente, différemment, dans toutes les œuvres exposées. De l’embrasement du feu aux éclairages réguliers des tunnels, en passant par la blancheur des fleurs de lys et par les différentes lumières (naturelles et artificielles) d’une ville.
Les deux vidéos répètent le même dispositif : une projection d’images filmées, un récit oral narré en arabe (les chants 1 et 5 de l’Enfer de Dante), la projection de ce même récit sur le mur adjacent qui défile en version française. L’une nous projette dans des tunnels sans fin, où le rythme soutenu de cette avancée physique est articulé à celui, sonore, d’une voix-off au timbre masculin. Cette voix sans corps visible, hypnotique, envoûtante, diffuse sa présence en nous. Elle devient peu à peu familière au fur et à mesure que nous avançons avec elle dans ce tunnel infini.
Deux séries de photos sont également présentées. La première montre l’embrasement violent sur un fond noir de quotidiens nationaux. Les flammes éclairent et détruisent simultanément les journaux, fascinent et effraient, fondent le spectacle visuel en même temps qu’elles le défont. La seconde met en œuvre un point de vue surplombant la ville du Caire à différents moments de la journée.
La reprise d’un même dispositif pour les vidéos et l’usage de la série pour les photos permettent d’engager entre les œuvres un dialogue, de créer des résonances. Tout y est magistralement orchestré, des différences de rythmes visuels à la musicalité de la voix, en passant par l’harmonie onirique des ombres et des lumières… Un voyage visuel, sonore et spirituel où la destination n’est pas connue ni donnée, mais à conquérir. Si penser n’est pas avancer en pleine clarté, alors apprenons avec Marie Bovo à cheminer dans l’obscurité.
Elodie Guida
Jusqu’au 7/05 aux Ateliers d’artistes de la ville de Marseille (11-19 bd Boisson, 4e).
Rens. 049 91 85 42 78