William S. Burroughs en 1965 © Evening Standard - Getty Images

W.S Burroughs 100

Beat it !

 

William Burroughs aurait eu cent ans cette année. L’œuvre-vie du romancier américain, flirtant avec la mort, est désormais passée à la postérité. Le laboratoire d’Alphabetville nous propose d’entrer dans « les parages » d’une légende de la Beat Generation…

 

« Ceci n’est pas une rétrospective intégrale, nous avertit-on chez Alphabetville, mais l’occasion de proposer un regard vivant sur l’œuvre étonnante, dérangeante, ou encore hallucinante, de l’écrivain. »
Implanté à la Friche La Belle de Mai, Alphabetville explore dans la joie les rapports entre langage, écriture et médias avec des manifestations revêtant une variété de formes. Pas étonnant que la structure se soit emparée du centenaire d’un homme qui s’est toujours défini comme écrivain, mais dont l’œuvre a largement dépassé la plume. Au programme : lectures, projections, écoute d’archives audio-visuelles, installation, créations radiophoniques…
Faut-il encore le présenter ? « J’ai été tout ça : le flic, le dénonciateur, le voleur. Oui, c’est ce que nous, les écrivains, vendons : de l’expérience. » La vie et l’œuvre de Burroughs sont intrinsèquement liées. Avec Kerouac et Allen Ginsberg, il est l’une des figures emblématiques de la Beat Generation. Son premier ouvrage, Queer, raconte ses expériences avec la drogue, son homosexualité… Son roman?le plus connu, Le Festin Nu, décrit de manière surréaliste l’existence du drogué.
Inventeur du cut-up, méthode de collage aléatoire de textes récupérés ou écrits, Burroughs prônera l’abolition de l’originalité, la technique du vol : « pur, effronté, intégral ».
Ne se limitant pas à l’écriture, il collaborera avec de nombreux artistes (Keith Haring, U2, Kurt Cobain, Gus Van Sant, Laurie Anderson…), devenant une icône à la fois sonore et visuelle.
Pendant la manifestation, Alphabetville propose autant des événements concernant directement l’écrivain que de nouvelles créations s’en inspirant. On retiendra particulièrement la rencontre/brunch avec Hervé Aubron, rédacteur en chef adjoint du Magazine littéraire qui lui a consacré un dossier en avril, ou encore la création sonore de Philippe Petit à partir d’enregistrements de l’écrivain. Et, on l’espère, bien d’autres usurpations d’idées ou d’identités…

Sacha Steurer

 

W.S Burroughs 100 : jusqu’au 21/06 à Marseille.
Rens : 04 95 04 96 23 / www.alphabetville.org

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