Ne tournons pas autour du pot, les premiers échos du show ainsi que son drôle de pitch nous avaient laissés sceptiques : Une jeune veuve sexy échappée des beaux quartiers façon Wisteria Lane… (lire la suite)
Ne tournons pas autour du pot, les premiers échos du show ainsi que son drôle de pitch nous avaient laissés sceptiques : Une jeune veuve sexy échappée des beaux quartiers façon Wisteria Lane (Desperate Housewives) décidait de dealer de l’herbe à sa communauté pour assurer son train de vie et celui de sa progéniture. On doutait franchement de la sagacité d’un tel scénario, vraisemblablement destiné aux ados qui carburent à l’herbe, cible plus importante que les autorités en la matière veulent bien nous le faire croire. Raté ! Ce n’était pas en fait pour les boutonneux stoned mais pour leurs parents ! Diantre, nous voilà bluffés par tant de grandeur sériphilique et de décadence morale !
Weeds (herbe en VF, pour ceux qui ne connaissent pas encore les joies du séjour culturel à Amsterdam) est à la fois un must du genre et un bon « produit » cathodique. Son format, dix touts petits épisodes de vingt-deux minutes chacun par saison, suffit à procurer un plaisir immédiat, avant de nous plonger instantanément dans un terrible état de manque. Il faut bien avouer que les thèmes abordés et le ton irrévérencieux de l’ensemble ont de quoi vous faire bloquer un bon moment. Corrosive à défaut d’être subversive, la série nous montre tout et, surtout, le plus moche : banalisation de l’adultère, racisme, maladie, mort, éducation sexuelle, corruption et addiction, le tout sur fond de critique du conformisme et de la société de consommation qui pousse les individus au surendettement, provoquant, de fait, les dommages collatéraux sus-nommés. Tristement hilarant, hein ? Ben oui ! Nul besoin d’en dire plus si ce n’est que l’essayer, c’est l’adopter ! Maigre bémol, la faculté urticante du générique de début qui s’imprime durablement dans votre pauvre tête de téléspectateur béat devant une telle leçon d’effronterie. A consommer tout de même sans modération et de préférence en V.O. Et pour le coup, c’est légal !
Jennifer Luby