Portrait de femme

Le temps d’un week-end, le Gyptis accueille la réalisatrice Agnès Varda pour un bel hommage à la plus atypique des cinéastes françaises, dont l’œuvre empreinte de liberté ne cesse encore de nous bouleverser.

Rares, bien rares, sont les parcours cinématographiques et les chemins de traverse tels que les a empruntés la cinéaste Agnès Varda. Un mot semble résumer les diverses directions prises en près de soixante années d’activisme artistique : liberté. Liberté des formes, des territoires, des champs d’expression : l’œuvre de la réalisatrice se présente aujourd’hui comme un corpus kaléidoscopique, humaniste, échappant aux diktats de l’industrie et de la société du spectacle. Dès ses premiers pas, avec La Pointe courte, au milieu des années cinquante, Agnès Varda témoigne d’une grande indépendance de ton, posant les premières pierres (avec, peut-être, le Rentrée des classes de Jacques Rozier) de ce que l’on nommerait peu après, un peu sottement, la Nouvelle Vague. Dès lors, elle n’a eu de cesse de bâtir son geste cinématographique au cœur de l’aventure humaine. Et de s’intéresser aux formes les plus avant-gardistes de l’image en mouvement : c’est ainsi qu’on la retrouve dans les années soixante auprès d’Andy Warhol ou au mythique festival de cinéma expérimental de Knokke-le-Zoute. C’est cette même insatiable curiosité qui lui fait embrasser une carrière de plasticienne à près de soixante-quinze ans. Agnès Varda déroule aujourd’hui une filmographie impressionnante dans laquelle l’équipe du Gyptis a finement pioché, afin d’accompagner la venue de la réalisatrice au sein du cinéma. Le week-end du 24 et 25 janvier lui sera tout entièrement consacré : cinq opus à (re)découvrir sans tarder illustreront ce passage dans la cité phocéenne. Du magnifique Sans toi ni loi, Lion d’Or à la Mostra de Venise en 1985, à Cléo de 5 à 7, bouleversant portrait de femme transcendé par Corinne Marchand, en passant par son documentaire Jacquot de Nantes, hommage émouvant à son compagnon Jacques Demy, les cinq films proposés lors de ce week-end exceptionnel offriront de justes regards sur l’œuvre d’Agnès Varda. Avec en point d’orgue, une rencontre très attendue, le dimanche à 11h, qui prolongera le voyage en compagnie de la cinéaste.

Emmanuel Vigne

Week-end Agnès Varda : les 24 et 25/01 au Gyptis (136 rue Loubon, 3^e).
Rens : 04 95 04 96 25 / www.lafriche.org

Toute la programmation du cycle Agnès Varda jour par jour ici

Pour en (sa)voir plus : fr-fr.facebook.com/agnesvardaofficiel