X-Men III : L'affrontement final – (USA – 1h45) de Brett Ratner avec Hugh Jackman, Patrick Stewart…
Depuis l’annonce, terrible mais prévisible, faite aux fans des X-Men que Bryan Singer allait laisser tomber ses mutants pour s’atteler à la remise à niveau de la franchise Superman, nous n’attendions pas grand-chose de ce troisième volet, si ce n’est qu’il respecte, autant que faire se peut, l’évolution des personnages et la chronologie… (lire la suite)
Tout feu, tout femme
Depuis l’annonce, terrible mais prévisible, faite aux fans des X-Men que Bryan Singer allait laisser tomber ses mutants pour s’atteler à la remise à niveau de la franchise Superman, nous n’attendions pas grand-chose de ce troisième volet, si ce n’est qu’il respecte, autant que faire se peut, l’évolution des personnages et la chronologie des événements de la saga mutante créée en 1964 par le duo Stan Lee/Jack Kirby et développée par Chris Claremont. On savait déjà qu’à Hollywood, rien se perd et tout se transforme, mais là, faudrait quand même pas prendre les enfants des X-Men pour des mutants sauvages : résumer plus de dix ans de BD en (même pas) deux heures de pellicule, fallait oser ! Bref, une fois la compression de la trame narrative intégrée, voire digérée, cet Affrontement final se voit aussi lourdement sanctionné par la réalisation à la truelle et sans envergure de Brett Ratner, dont les seuls faits d’armes étaient les couillons mais pourtant rentables Rush Hour 1 et 2, portés par l’insupportable Jacky Chan ! De fait, pas un plan ou une séquence de cet X-Men 3, boursouflé au numérique, n’ont la grâce, le savoir-faire, la magie ou la dextérité de Bryan Singer, le papa de Keyser Söze. Sinon, et c’est bien la seule bonne nouvelle de cet opus ter, la grande affaire de cet Affrontement final est la femme-mutante dans tous ses états. Lorsque l’homme déprime, la femme supprime : Cyclope ? Carbonisé via un baiser incandescent ! Professeur Xavier ? Désintégré par une éruption sensuelle et volcanique ! Magneto ? Renvoyé en fin de « conte » à ses parties d’échec séniles ! Wolverine ? Malmené permanent mais toujours debout grâce à son métabolisme en adamantium ! Reste alors un cortège de mutantes « couillues » et sexy — d’aucuns diraient castratrices et sadiques — dirigé par la pas très contente mais terriblement belle lorsqu’elle est en colère Jean Gray/Phœnix (Famke Janssen), relayée par Tornade (Halle Berry, à ne pas confondre avec Frank Ribéry), la belle bleue Mystique (mais vraie blonde Rebecca Romjin), la fille Passe-muraille (la toute jeune mais déjà prometteuse Katherine Anne Pryde) ou bien encore la speedée Callisto (soit la bomba latina Dania Ramirez). Vous l’aurez compris fidèles lecteurs, les femmes d’X-Men 3 prennent les choses en main et le(s) pouvoir(s), ondulant de la croupe — mention spéciale à Halle Berry — dans des tenues incroyables et volant à la rescousse de pâles X-Men plus occupés à se regarder le nombril, s’écouter parler, emmerder leurs prochains et faire la guerre, « Ground Z(h)ero(s) » ? Et quand les femmes s’en mêlent, ça fout même les jetons au porte-parole de la Maison-Blanche qui lâche cette sentence implacable : « L’enfer n’est rien face aux femmes qu’on trahit. » Leitmotiv délicieusement tordu en forme d’aspérité pour un blockbuster définitivement trop lisse… Vivement les Superman Returns de Singer et Spiderman 3 de Sam Raimi !!
Henri « comic de service » Seard