Xavier Daverat – Tombeau de John Coltrane (Parenthèses)
ESSAI. L’éditeur du Cours Ju’, toujours à l’avant-garde de l’écriture jazzistique, propose un remarquable essai sur le « coltranisme ». Ni contemplatif, ni dogmatique, cet ouvrage traite principalement du legs librement accessible à tout un chacun par l’incommensurable sax ténor. Passons les scories d’une analyse très (trop ?) littéraire, voire esthétisante, et reconnaissons à l’auteur la force d’un propos qui swingue méchamment lorsqu’il s’agit d’évoquer l’axe Trane/Elvin (Jones) dans leur feu sacré, ou encore lorsqu’il voit dans le phrasé syncopé de l’ultime saxophoniste un prélude à la prosodie du rap — voire s’inscrivant dans le preaching afro-américain. Cet essai foisonnant n’élude même aucun des débats qui ont émaillé la sphère jazz après la mort de « Saint John », ce qui est tout à son honneur.
LD