Yes We Camp ! : Quai de la lave, l’Estaque
Camping paradis
Où l’on en remet une couche sur Yes We Camp !, mini village festif, écolo et expérimental sous l’égide du OFF. Et puisqu’on n’en parlera jamais assez, la suite au prochain épisode (1)!
C’est sans doute le projet le plus excitant de l’année « Capitale ». Et pour cause, il ressemble à cette ville : un joyeux bordel organisé, fait avec les moyens du bord, dans une logique associative et participative. Revendiqué, le système D qui préside au mini village en construction à l’Estaque ne doit pas occulter ses autres dimensions — pour ne pas dire « valeurs ». Car le Yes We Camp ! a été (bien) pensé, et il fait sens. On appréciera donc d’autant plus son ouverture quelques semaines seulement après l’inauguration en grandes pompes d’un hôtel cinq étoiles dominant le Vieux Port. D’un côté, le tourisme, les paillettes, des rêves de Croisette. De l’autre, la débrouille, un mouvement festif et écolo répondant à une logique « slow », des constructions alternatives (« sommeilleur », maison bulle en forme de fleur, « vélo-laveurs »…). Le tout au cœur des quartiers Nord, grands oubliés du raout de 2013.
Activités de camping ? Oui, mais exigeantes. Donc n’ayez crainte, l’équipe organisatrice vous épargne La Queuleuleu et le karaoké spécial Sardou… Côté musique d’abord, dans le désordre : une soirée pop/folk en guise de carte blanche à Seb Martel avec, en filigrane, le célèbre pionnier Woody Guthrie et, sur le devant de la scène, Tante Hortense, échappé du recommandable label Disques Bien. L’Ensemble Télémaque, ensuite, présentera sa plus petite formation : un duo accordéon/percussions qui s’attaque à Icla, création de la jeune compositrice italienne Alice Berni. N’omettons pas, évidemment, la soirée d’ouverture du festival Artéfada et, bien sûr, la soirée « Yes we’re Open ! » avec David Chazam (concepteur sonore hors norme), suivi du pianiste décalé Nicolas Cante, aka Nikoll. Bref, des activités diverses et variées (de 7 à 77 ans) ponctueront le calendrier, à l’instar d’ateliers, d’apéros tranquilous, de dimanches farniente, de projections, d’un spectacle de feu de la compagnie irlandaise O’Circus et de couchers de soleil à venir contempler en groupe. Un véritable petit bout du monde, oui. Un camping, yes, mais de ceux qui nous habitent…
CC/JSa