Zarbie Dolls à la galerie Andiamo
Poupée de signes
Depuis plus de cinquante ans, Barbie impose son style et sa plastique (trop) parfaite à travers le monde. L’association POC s’est penchée sur le phénomène et propose une exposition en trois temps autour de cet objet de tous les fantasmes et de toutes les contradictions.
Chevelure blonde, yeux de biche et accessoires dernier cri… Barbie en a fait rêver plus d’un(e). Mais au-delà de ces vingt-neuf centimètres de plastique, la célèbre poupée cristallise depuis longtemps toute une série de questionnements autour de la représentation de la femme dans la société. C’est sur ce point que l’association POC (Portes Ouvertes Consolat) a choisi de se concentrer. La galerie Andiamo, customisée aux couleurs de Barbie par Miss Mu pour l’occasion, ouvre ainsi ses portes à une trentaine d’artistes locaux et nationaux pour une exposition en trois temps où la poupée devient Zarbie. « Au départ, on voulait rassembler un maximum d’œuvres autour de la poupée et puis notre rencontre avec Laurent Cucurullo de l’association En Italique nous a fait prendre un virage plus sociologique », résume Marie-Jo Gaudé, chargée d’exposition. Le résultat est atypique, drôle, parfois dérangeant mais toujours juste. Davantage martyrisées que sublimées, ces Zarbie Dolls donnent des pistes pour mieux comprendre et aborder les thèmes choisis. « La femme est au cœur de l’exposition, que ce soit pour sa représentation physique, sa place dans la société ou ce que cela signifie être femme. Barbie, c’est à la fois nous et la société. Elle porte beaucoup de contradictions, elle est un symbole d’espoir, mais canalise aussi notre violence. L’exposition n’est pas là pour faire le procès de cette poupée mais pour faire réagir le public à travers elle. C’est un objet de masse qui parle à tout le monde », souligne Ingrid Tafere, vice-présidente.
Aileen Orain