Zik Zac Festival
En avant la muse Zik
« On fait l’bilan, calmement, en s’remémorant chaque instant, parler des histoires d’avant comme si on avait cinquante ans », chantaient en 2000 deux jeunes hommes, désormais presque quinquagénaires. Voilà déjà vingt-six ans que le Zik Zac est l’un des festivals incontournables de notre territoire. Libre d’esprit et de tarif, idéalement localisé, il jouit d’une programmation toujours affûtée qui l’adresse à un public de tout âge et d’une large sensibilité artistique.
En juillet 1998, une grande partie de la France vibrait grâce à Zinédine Zidane, dont le doublé en finale lui offrait (presque) sa coupe du monde. Autre histoire de double Z, la première édition du Zik Zac se tenait, afin de proposer une alternative aux soirées de football. Une initiative fort judicieuse car, au fil des années, l’événement n’a cessé d’offrir à son public une programmation de haute volée, les grands noms s’y étant succédé. D’une manière non exhaustive, on puet citer Sanseverino, Gnawa Diffusion, Chinese Man, Tony Allen, Watcha Clan, Massilia Sound System, Le peuple de l’herbe, Zebda, Rachid Taha, Etienne de Crécy, Zenzile, Hollie Cook, Oai Star, Fatoumata Diawara, j’en passe et des meilleurs.
En 2024, le Zik Zac continue son sans-faute et propose une affiche riche. Déjà, soulignons en sus de la musique la présence d’espaces dédiés au street art et au neuvième art (la bande dessinée, pour les non adeptes du regretté Akira Toriyama). Ensuite, rappelons la tenue à 18h sur l’ensemble des trois jours de spectacles destinés au jeune public. Enfin, parlons zique, mon cher Zach.
Côté nouvelle scène, on note entre autres la programmation d’Imaye, poétique loveuse au RnB parfaitement calibré, du jeune quintette Darkrose au rock mélodique inspiré, ou encore du super groupe garage marseillais La Flemme, qui combine quatre éléments de formations phocéennes parmi les plus énergiques et appréciées.
Au niveau des têtes d’affiche, inutile de présenter les incontournables Asian Dub Foundation… À leurs côtés, la grande Nneka au répertoire protéiforme et au timbre de voix imparable, l’ensorcelante marseillaise Siska (du Watcha Clan), Poundo à la musique sans frontière et au flow sans limite, Faizal Mostrixx qui conjugue esprit, corps, tradition et futur dans son œuvre autant électronique qu’organique. Citons aussi Bedouin Burger, l’arabe qui cache la forêt, signataire d’une pop orientale moderne qui nous fait découvrir une génération détonante, Huck Finn Junior, le plus profondément américain des Français, dont la bluegrass prouve que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs, et le vaillant groupe de rock toulousain Tiwiza, qui rock la casbah avec ses morceaux chantés en kabyle.
Le temps passe et passe et passe, et voilà l’heure du bilan. Avec quinze à vingt mille fidèles, la volonté de proposer gratuitement du contenu de qualité pour que la culture profite à tous et à toutes, ainsi que l’amour des artistes dont le talent nous touche au plus profond, on pourrait tirer un parallèle entre le festival et Ventilo. Votre journal poursuit un parcours similaire à celui du festival depuis ses débuts il y a vingt-trois ans, et nous continuerons de l’accompagner sur son chemin, à la ville mais surtout face à la scène.
Sébastien Valencia
Zik Zac Festival : du 4 au 6/07 au Théâtre de verdure du Jas de Bouffan (Aix-en-Provence).
Rens. : www.zikzac.fr/zik-zac-festival