Zones portuaires sur le toit-terrasse de la Cité Radieuse et au Cinéma Le Méliès
Point docks
Pour sa deuxième édition, le festival Zones Portuaires continue d’explorer les liens entre ports et cinéma à travers sept soirées de projections de Marseille à Port-de-Bouc.
Si, comme nombre de ses homologues méditerranéens, le port autonome de Marseille n’est plus qu’un point de passage pour croisiéristes avides d’images d’Epinal pagnolesques et autres bouillabaisses à cinquante euros, il fut pendant longtemps l’âme de la cité, dont le cœur battait au rythme des allées et venues maritimes. Entre rêves d’aventure et illusions de l’infini, les zones portuaires partagent avec le cinéma cette capacité d’accès vers un autre monde. Après le succès de la première mouture, Zones Portuaires réédite l’expérience d’évoquer l’imaginaire portuaire à travers le prisme cinématographique, avec sept soirées de projections en plein air tout au long du mois de juillet. Naviguant toujours sur le splendide toit-terrasse de la Cité Radieuse, le festival prendra aussi ses quartiers au Méliès de Port-de-Bouc. Dans sa vaste cour intérieure, le cinéma accueillera notamment une soirée spéciale autour des chantiers navals de la ville et une autres consacrée à la place des ports dans le polar américain, illustrée par le chef-d’œuvre d’Howard Hawks, Le Port de l’angoisse.
Pas en reste, le toit de la Cité Radieuse verra en ouverture le documentaire En Rade, dans lequel Roy Lekus raconte la descente aux enfers d’équipages entiers abandonnés sur leur navire dans la rade de Brest, avant que Jean Gabin ne prenne le relais dans un classique de 1941, Remorques. Le 13 juillet, en plus de voir le feu d’artifice depuis le plus beau point de vue de la ville, les spectateurs auront la chance d’apprécier La Traversée, documentaire d’Elisabeth Leuvrey autour de la quête d’identité sur le ferry entre Marseille et Alger.
Temps fort de la quinzaine, Yannis Youlountas viendra dans les deux villes, accompagné par un groupe grec, présenter en avant-première son dernier film, Ne vivons plus comme des esclaves, sur les utopies naissantes des décombres de la crise grecque.
Pour couronner le tout, le festival tirera sa révérence de façon poétique par une projection sur l’eau dans l’anse de Malmousque.
Daniel Ouannou