Petit Taxi + Septembre amer

Deux documentaires respectivement réalisés par Samy Sidali (27') et Sophia Farantatou (27')

Petit Taxi

Oussama enchaîne les courses au gré des clients qui montent dans son taxi casablancais. Il devient guide et entremetteur avec ces âmes, le temps d’un court trajet partagé dans l’intimité d’un habitacle de voiture.

 

Septembre amer

Septembre 2018, un terrible assassinat a lieu au centre d’Athènes. Zak Kostopoulos, activiste pour les droits de l’Homme et drag-queen,est tué en pleine journée dans une rue passante. À cet instant, Sophia Farantatou est en train de préparer un film sur Zak qui est son ami d’enfance. Elle décide de se confronter à son absence et de réaliser ce film en hommage à son ami, victime de l’extrémisme et de la haine au quotidien. Avec les images à sa disposition, elle propose une narration mettant en avant les qualités de Zak, un activiste reconnu et un artiste qui, au-delà de son absence, continue d’influencer sa vie.

 

Videodrome 2
Le mercredi 1 mars 2023 à 21h
Prix libre (+ adhésion annuelle : 5 €)
http://www.festival-lapremierefois.org/
49 cours Julien
13006 Marseille
04 91 42 75 41

Article paru le mercredi 8 fvrier 2023 dans Ventilo n° 476

Festival La Première Fois

Dos à docs

 

Du 28 février au 5 mars, dans plusieurs lieux de la cité phocéenne, le festival La Première Fois, consacré aux premiers films documentaires, mettra en lumière une quinzaine d’œuvres pour mieux aiguiser nos perceptions du monde.

    Sans se faire happer par un alarmisme qui tendrait vers l’inertie, force est de constater qu’au regard des dernières décennies, l’état actuel du monde offre moult raisons d’inquiétudes. Face aux multiples dérèglements climatiques, aux injustices sociales patentes, aux regains de mouvements réactionnaires dangereux, au rejet politique des migrants ou aux violences incontestables dont se font écho tous les rapports — a fortiori vis-à-vis des femmes et plus largement vis-à-vis de tous les êtres sortant peu ou prou des schémas imposés par les derniers sursauts d’un patriarcat désormais aux pieds d’argile —, une nouvelle génération s’élève de manière assertive : il s’agit là d’une réelle révolution, qui conduira de facto à l’effondrement d’un système dominant, et dont l’action transformera en profondeur nos sociétés. Or quelles sont les formes de langages à même d’exprimer cette dynamique ? Les mass médias et la télévision n’en composent, nous le savons, qu’une vaste caricature, et les pires mouvements fascistes opèrent depuis peu une véritable OPA sur les réseaux virtuels, qui viennent brouiller les messages, et plus grave, la pensée. Outre la littérature, l’un des champs d’expression qui permettent encore de développer une réflexion profonde sur tous les mouvements sismiques secouant les sociétés, reste sans conteste le documentaire de création. C’est dans cette démarche que s’inscrit la quatorzième édition du festival La Première Fois, festival du premier film documentaire. Du 28 février au 5 mars, aux Variétés, au Videodrome 2, à la Baleine, au Polygone Étoilé et à l’espace projection des Baumettes, l’équipe organisatrice proposera une quinzaine de premières œuvres documentaires, en format court, moyen ou long. À commencer par les trois rendez-vous en présence de l’invitée d’honneur, la cinéaste Alexe Poukine. La soirée d’ouverture sera en effet l’occasion de présenter son film Sans frapper, qui témoignait déjà, en 2019, d’une puissance à ouvrir la parole de l’autre particulièrement remarquable. La réalisatrice offrira par ailleurs l’occasion d’une masterclass unique, suivie de la séance de l’opus Dormir, dormir dans les pierres. Parmi les autres films sélectionnés à l’occasion de cette nouvelle édition, citons le sublime Chaylla de Clara Teper et Paul Pirritano, dont le personnage éponyme tente de se libérer d’une relation conjugale profondément toxique. Quatre années de la vie, et des combats, d’une femme, filmées au plus près de l’âme. Citons par ailleurs, au sein de cette programmation, les œuvres de Nicolas Khoury, Fiasco, de Lola Peuch, Faire le bois, de Lucie Rivoalen, Le Bleu te va bien, ou de Florian Richaud, Ma sœur forever. Outre les diverses propositions construites autour du festival — du partenariat avec Lieux Fictifs aux Baumettes aux ateliers d’accompagnement de films en cours d’écriture —, une belle création sonore participera à ouvrir tous nos sens, pour mieux être à l’écoute de celui du monde.  

Emmanuel Vigne

 

La Première Fois : du 28/02 au 5/03 à Marseille.

Rens. : www.festival-lapremierefois.org

Le programme complet du festival La Première Fois ici