Samuel Fuller, Independant Filmmaker + Le Port de la drogue (V.O.)

Soirée partagée : 
Samuel Fuller, Independant Filmmaker, documentaire de André S.Labarthe (France - 1967 - 1h08)
- Le Port de la drogue, suspense de Samuel Fuller (États-Unis - 1953 - 1h20), avec Richard Widmark, Jean Peters…

Samuel Fuller, Independant Filmmaker

Cinéaste de la violence, Samuel Fuller raconte en vingt-trois chapitres une histoire américaine, avec la sécheresse qui caractérise son cinéma.

« Si je veux manger du poisson, je ne veux pas que vous me disiez de manger du poisson ! » C’est avec cette déclaration que Samuel Fuller, posté derrière sa machine à écrire Royal, donne le ton de ce troisième portrait de cinéastes américains de la série Cinéastes, de notre temps. Filmé sur une journée dans l’appartement parisien de Fuller, qui travaille alors sur le projet avorté des Fleurs du mal avec Noël Burch, le film de Labarthe saisit la parole tendue et d’une redoutable efficacité de Fuller, à l’image de son cinéma. Cette éloquence implacable rappelle l’obsession du cinéaste à traquer les vides et les temps morts dans ses films, où recadrages et plans-séquences sont maîtres, aux dépens du découpage. L’entretien mené par Luc Moullet est rythmé par des cartons fixes, Fuller y évoque sa jeunesse, sa vision de la politique et du cinéma, en écho avec de nombreux extraits de ses films. C’est là tout le génie de Labarthe et de Burch d’avoir façonné au montage ces quatre heures de rushes de façon à expulser « tout ce qui dans le réel brut ressortit à la durée morte ». C’est-à-dire réussir à livrer un portrait de cinéaste dont le rythme et la forme se rapprochent au plus près du système même des films de l’auteur. Dans un élan de beauté ultime, les dernières minutes voient apparaître sur fond noir un carton blanc, « LE SON », accompagné des coups de feu tirés à la fin de La Maison de bambou, le carton changeant de couleur au rythme des détonations.

— Caroline Maleville

 

Le Port de la drogue

Skip McCoy est un petit escroc sans envergure, mais à l’avidité sans égale. Pickpocket à ses heures, il vole un portefeuille dans le sac d’une jeune femme. Celle-ci transportait à son insu un microfilm top secret, pour son fiancé, un agent communiste qu’elle prend pour un aimable juriste. Quand ce dernier s’aperçoit que les documents ont été volés, les ennuis commencent pour McCoy, traqué également par deux agents fédéraux.

Videodrome 2
Le mardi 28 mars 2023 à 20h
Prix libre (+ adhésion annuelle : 5 €)
www.videodrome2.fr
49 cours Julien
13006 Marseille
04 91 42 75 41