À travers ce film nous découvrons la vie et l'œuvre d'un des maîtres de la musique flamenca, José Monge Cruz "Camarón de la Isla". Nous sommes plongés dans la vie de ce "cantaor" qui a rompu les barrières sociales et artistiques du genre musical et qui a influencé, grâce à sa conception artistique du flamenco, les générations futures. Ses envies, ses réussites et ses différents combats se reflètent dans ses interprétations et sa vision particulière de faire de la musique. Trois étapes de sa vie se distinguent: la découverte, la construction du mythe et la reconnaissance finale. Au travers de ces trois dernières, nous découvrons ses histoires d'amour, sa carrière nationale et internationale, l'enregistrement d'albums qui ont révolutionné l'interprétation de la musique flamenca, son mariage avec Dolores "la chispa", l'omniprésence de la drogue et ses conséquences.
Le film a été nommé cinq fois aux prix Goya et a remporté le prix du meilleur acteur pour Óscar Jaenada.
Luis Muñoz
Quand Manuel Gomez nous a suggéré un récital de cante au féminin pour ce temps fort à Port-de-Bouc, nous lui avons laissé carte blanche. Et quelle n’a pas été notre surprise, en voyant qui il avait appelé !
Luisa Muñoz est une « cantaora » gitane, née à Montpellier, d’une lignée de prestige puisqu’elle est une Montoya, comme sa tante Antonia « La Negra » ou ses cousines Lole (de Lole y Manuel) et Angelita Vargas. Elle part vivre à Malaga pour intégrer la compagnie d’Antonio de Verónica. Très vite remarquée, elle se produira dans les tablaos, les peñas et les festivals du secteur et travaillera avec des artistes tels que la Cañeta de Malaga, José de la Tomasa, La Macanita, Pepito Vargas, Carmen Ledesma, Paco Cepero, Manuel Molina…
Artiste au répertoire large et très riche, ses recherches et son travail personnels l’ont faite évoluer d’une manière spectaculaire. C’est avec délectation qu’elle nous transportera à l’époque dorée du flamenco du début du XXe siècle.
Juerga flamenca
Un moment fort de flamenco pur et d’une intensité rare !
Les énergies et les talents convergent vers le centre du cercle. Chacun s’identifie à celui qui fait sa patá (1). Les familles, les proches et les passionnés de bulería (2) ou de tango (2) s’en donnent à cœur joie dans une explosion de musicalité, d’humour, d’improvisation et de délires complices et incontrôlés.
Le groupe fusionne dans un rythme fou pouvant aller jusqu’à la transe.
1) Patá : exercice qui consiste à exécuter une danse très courte et très dynamique en suivant les codes établis par le genre de la bulería ou du tango : cela demande la connaissance et la maîtrise du chant de sorte que le final des mouvements soit en accord avec les accents du chant et produisent l’envolée attendue. La plus part des « tablaos » traditionnels se finissent par un fin de fiesta où chaque artiste y va de sa propre patá humoristique et personnelle.
(2) Bulería et tango : Styles musicaux les plus festifs du flamenco.
Emmanuel Vigne